mercredi, février 28, 2007

dans ma tombe

Mon cri a pour nom le silence.

le passé simple

demain

Demain mon chemin croisera de nouveau la mort. Je le sais, il faut bien abattre le cheval à la patte cassée. Mais si vous saviez le poids du fusil, vous ne pleureriez pas sur le sort du cheval, mais sur le mien. Donner la mort ne peut être un cadeau que pour celui qui la reçoit. En vérité, en vérité, je vous le dis : pleurez pour moi car je ne sais comment dormir ce soir.

l'aube du dernier jour

dimanche, février 25, 2007

le cantique du baseball II

La première partie de la partie

Dès la première manche, l'objectif est apparu clairement : enfiler la deuxième
Ainsi emmanchée, la partie amorça à coup sûr la troisième par un coup sûr
Bien que le coup sûr ne soit sûr qu'à la lumière de la mesure
(et encore peut-être sommes-nous dans le champ)
Mais pour couper court, de point il n'y en eu point
Il fallu attendre la quatrième pour qu'enfin l'inévitable se produise
(tout évènement dont la probabilité n'est pas zéro finira par se produire si on lui en donne le temps, un temps que l'on peut lui donner même si nous en manquons nous-mêmes)
La balle frappée, outrée, franchit la clôture en des endroits qui restent à déterminer
Bien qu'elle ne fit jamais de réclamation le score fût porté à un /zéro
Car on compte les points au son, plutôt qu'à l'avoine
Ou aux volées de castor.

A suivre...

la grande respiration

vendredi, février 23, 2007

surprise au ciel

Si jamais les croyants devaient avoir raison et avoir accès à la vie éternelle, je pense que leur plus grande surprise sera de rencontrer l'invraisemblable collection d'extra-terrestres qui partageront l'éternité avec eux.

l'E.T. neuronal

le cantique du baseball

À la demande générale de zed blog, voici ma première mouture du cantique du baseball, intitulée : l'après-match.

Comme prévu les spectateurs se sont dispersés
Mais la partie n'est pas finie
Elle ne le sera que lorsque nous aurons atteint l'équilibre
Pour l'instant, le seul gagnant est le temps perdu
Mais la perte est légère quand le temps est emprunté
Et que bientôt, il n'y aura plus personne à rembourser

le poète subliminal

jeudi, février 15, 2007

si je devais mourir demain

Si on m'informait à l'instant que je mourrai demain, je prendrais le temps qu'il me reste pour redire à ceux que j'aime à quel point je les aime.
Et s'ils ne le savent pas déjà, c'est que j'ai raté ma vie.

le temps qu'il me reste

P.S. Pour moi, Lurch, l'amitié porte ton nom.

rassurant

Mon blogue "intelligent" reçoit trois fois plus de visiteurs que celui-ci. Il me reste encore un peu d'espoir. Si seulement il me restait encore un peu de conviction.

l'idée morte

mardi, février 13, 2007

pour la st-valentin

Pour ce qui reste de la nuit
J'ai une corolle de lumière
Et deux yeux qui se ferment
Sous la chaleur de ta peau

hier encore

déclaration II

J'ai envie de faire un moi de toi.

l'adolescent en transes

yogi

Il n'y a pas d'effort à faire pour méditer. Il y en a peut-être pour m'éviter.

le guru fou

samedi, février 10, 2007

déclaration

Je me sens devant toi, comme l'allumette qui déclarerait sa flamme à un briquet.

la fidélité amoureuse

philosophie 101

Je connais l'homme sur le bout des doigts
et la femme du coin de l'oeil

le vieux philosophe

Avis aux visiteurs

Ce site n'est pas un sanctuaire. Vous pouvez crier autant que vous le voulez et si votre écho laisse des traces, je ne pourrai que m'en réjouir.

le maître du dongeon

mardi, février 06, 2007

À ma muse

Un chef d'oeuvre vu par un crétin
demeure un chef d'oeuvre
sauf aux yeux du crétin

le graffiti diaphane

dimanche, février 04, 2007

définition

Un terme fort utile pour les politiciens : étinentropie.
Étymologiquement : (y)éti comme dans "(y)éti assez niaiseux ?" et entropie comme la mesure du désordre dans l'univers.
La définition d'étinentropie se lit donc comme suit : un terme vague, sans signification précise qui d'une façon générale ne désigne à peu près rien de particulier.
Vous placez ça dans une conversation et plus personne ne vous pose de question.

le dictionnaire ambulant

samedi, février 03, 2007

aujourd'hui

Un jour que je n'étais pas moi
je n'ai pas pensé à toi
je me demandais pourquoi j'existe
mais il n'y avait personne pour me répondre

la question solitaire

jeudi, février 01, 2007

La vieille

Je suis allé, lundi, à l'hôpital où mon père a séjourné l'automne dernier. Une affaire de paperasse.
J'en ai profité pour aller saluer une vieille dame que je connais depuis un bon bout de temps. Elle ne m'a pas reconnu. Malgré tout, ma visite a semblé lui faire plaisir.
En sortant, je me suis demandé si je retournerai la voir. Égoïstement, je savourais le plaisir de faire plaisir. Je me sentais fier de la lumière que je mettais dans ses yeux. Mais maintenant qu'elle ne se souvient plus de moi, ce plaisir se trouve dilué par l'anonymat. Ce n'est plus moi, c'est n'importe qui qui vient la voir.
Mais la lumière de ses yeux reste la même, et j'espère la revoir avant qu'elle ne meure.
Ce qui m'a rappelé un vieux poème, dont il existe plusieurs versions : celle-ci est, à ma connaissance, la plus ancienne.

La vieille

elle tombait, comme une pluie de silences
sur une fenêtre mouillée
qui s'entrouve parfois sur le monde
elle tombait, comme une averse imprévue
sur l'espoir enfoui dans nos rêves
elle tombait, comme on tomberait par hasard
sur des souvenirs qui n'ont plus d'autres témoins
elle tombait, comme on tombait jadis en amour
sans craindre le poids des promesses pour toujours
elle tombait, comme tombent dans l'oubli
les comptines et les rondes des jardins de l'enfance
elle tombait, comme tombera un jour
l'heure de l'ultime échéance

elle tombait sans un bruit pour meubler son ennui
elle tombait sans un cri pour déchirer sa nuit
elle tombait sans un geste, sans la moindre caresse
elle tombait entre nos vies, sans toucher nos mémoires
elle tombait si doucement, qu'on la croyait immobile
quand elle est morte, la vieille

le poète anonyme