vendredi, juin 12, 2009

mère indigne

Tant pis si on m'accuse de plagiat, il me faut aujourd'hui partager avec vous la cruelle indignité de ma mère.
Aussi inconcevable que cela puisse paraître, elle a choisi un médecin peu qualifié pour la suivre pendant sa grossesse.
Conséquence désastreuse s'il en est, lorsqu'elle a enfin eu mon frère aîné dans les bras, cette étourderie de sa part a amené l'obstétricien qui l'a finalement aidé à accoucher à lui dire qu'elle ne pourrait allaiter parce que ses mamelons étaient inversés. Quelle sotte elle fût. Son manque de vigilance a privé mon frère, puis les autres enfants de la lignée, dont je suis le plus brillant représentant, des bienfaits du lait maternel.
Le fait qu'elle ait dû expier sa faute en subissant deux cancers du sein à près de 20 ans d'intervalle n'y change absolument rien.
Le fait que les fautes qu'elle se reproche elle-même avec une pertinence indéniable remontent à plus de 62 ans atténue à peine la gravité de son erreurs.
Et après, je me demande d'où me vient cette pénible habitude de ruminer sans cesse mes propres erreurs. C'est encore de sa faute.

le fils indigne

1 commentaire:

Mathieu a dit...

Des mamelons inversés est-ce que c'est moins grave quand on est gaucher?